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8. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « La Papesse Jeanne » pp. 325-340

En vain nous dit-il que la Grèce TOUT ENTIÈRE, quand le livre parut, se tordit de rire… (était-ce dans les Jeux olympiques ?) […] Ce rire à tordions, de TOUTE la Grèce, me semble une calomnie de l’esprit grec, qui ne peut pas rire d’un si gros rire sous peine d’être cruellement dégénéré. […] L’auteur de cette Papesse Jeanne, Rhoïdis ou non, Rhoïdis ou Grisélidis, est une espèce de Janus littéraire à deux faces, burlesque et grave, dont l’une (la burlesque) rit et veut faire rire le public, en tirant une langue qui compromettrait Quasimodo, et dont l’autre (la grave) se fronce et se grime en visage de pédant, coiffé de textes et poudré de poussière. […] Cet homme, qui, selon son traducteur, a fait « se tordre de rire toute la Grèce », avec sa grossière fable de La Papesse Jeanne, n’a pas, pour nous Français qui savons rire, — qui, du moins, le savions autrefois, — une seule page gaie pour en racheter l’inspiration irrévérente et mensongère, et qui nous fasse involontairement rire, — quitte, après, à nous repentir d’avoir ri ! […] Il prend des airs très fats… « J’ai fait ce roman — dit-il — pour ceux qui aiment à rire (et on sait ce que le mot de ce siècle : “histoire de rire”, peut signifier !)

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