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793. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Théocrite »

Et doucement il me dit, en montrant les dents, d’un regard souriant, et le rire jouait sur sa lèvre. » Au sujet de cette peau qui sent encore la présure, et que je n’ai pas voulu dérober par fausse bienséance, on remarquera que ce sont là des circonstances qui plaisaient aux anciens, bien loin de leur répugner ; ils les recherchaient plutôt volontiers. […] Il est manifeste d’ailleurs que, sauf le costume, ce personnage de Lycidas n’est pas une invention, et que le poëte, en insistant sur cette physionomie à la fois avenante et railleuse, sur ce rire du coin de l’œil et sur cette lèvre fendue où siège l’enjouement, a dessiné un portrait d’après nature4. […] Dès qu’il a fini, Lycidas, avec ce rire aimable qui ne l’abandonne jamais et qui fait le trait saillant de sa physionomie, lui donne en cadeau sa houlette ; et comme ils sont arrivés, chemin faisant, à l’endroit où leurs routes se séparent, il tourne à gauche et les quitte, tandis que les trois autres amis n’ont plus qu’un pas jusqu’au lieu de leur destination.

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