Et d’ailleurs, en admettant les conditions les plus favorables au progrès de l’art du théâtre, la lecture offrirait toujours un aliment incomparablement plus riche à cause de sa variété infinie, à cause des profondeurs qui ne lui sont jamais interdites et à cause de cette délectation incomparable qu’est le style d’un récit. […] Même aux jours de premières les salles de spectacle sont pleines de riches fermiers des Pampas — de gros industriels de Saxe et de petites femmes bien parisiennes. […] Il entre beaucoup de choses dans la passion du théâtre : j’y découvre la passion de l’entr’acte et des potins de couloirs ; la passion des messieurs pour les jolies actrices ; la passion des spectatrices pour les acteurs élégants et séduisants ; la passion des dames « qui n’ont rien à se mettre » pour les modèles inédits exhibés sur la scène ; la curiosité cruelle de certains amateurs qui regardent vieillir nos gloires théâtrales ; le goût de montrer une robe nouvelle, un riche collier, des bagues somptueuses ou un habit bien coupé ; la satisfaction d’occuper une bonne place, tandis que le pauv’ peuple s’entasse au poulailler ; le désir de tuer le temps, entre le dîner et le souper, etc.