Le but en est ce qui suit : « Trouver un moyen légal pour que le pouvoir politique passe aux mains de l’industrie. » En 1819, dans sa fameuse Parabole, brochure qui lui valut des poursuites judiciaires, il semble pencher à rendre une place aux savants, penseurs et artistes à côté des industriels dans le gouvernement normal. « Supposons que la France perde ses 3000 premiers savants, artistes et artisans… Supposons, d’autre part, qu’elle perde Monsieur, monseigneur le duc de Berri, monseigneur le duc d’Angoulême, monseigneur le duc de Bourbon, monseigneur le duc d’Orléans, tous les ministres, tous les conseillers d’État, tous les maréchaux, tous les évêques, tous les préfets, sous-préfets, employés des ministères, et les juges et les 10000 propriétaires les plus riches, en tout trente mille… » ; dans lequel des deux cas sera-t-elle vraiment appauvrie ? […] Le travail par association, la terre exploitée, non individuellement, mais par de vastes communautés concentrant le labeur et partageant les produits, rendra cent fois plus que dans les conditions actuelles, et chacun aura cent fois plus de bien-être que le plus riche de nos riches actuels. […] » — sans compter qu’on s’écrie aussi : « Comme on est riche ! […] En combinant avec les plaisirs sensuels l’absence de soins matériels dont les père et mère seront délivrés ; le contentement des pères dégagés des frais de ménage, éducation et dotation ; le contentement des femmes, délivrées de l’ennuyeux ménage sans argent ; le contentement des enfants abandonnés à l’attraction, excités aux raffinements de plaisir même en gourmandise ; enfin le contentement des riches tant par l’accroissement de la fortune que par la disparition de tous les risques et pièges dont un civilisé opulent est entouré ; l’Harmonie fera régner sur la terre le bonheur parfait, et en même temps l’ordre méthodique, rigoureux, minutieux, une exactitude d’horaire, un admirable mécanisme administratif. […] La religion est possession pour lui, pour le peuple aspiration et désir, en sorte que le peuple est, à l’égard de la religion, partagé entre le bonheur d’y être appelé et le regret et l’humiliation d’en être exclu : « La multitude était sous le poids d’une excommunication religieuse… Les vaincus perdaient leurs dieux. » Le christianisme a établi un Dieu universel, un Dieu qui ne connaît ni vaincus ni vainqueurs, ni plébéiens ni patriciens, ni riches ni pauvres ; la religion est patrimoine commun.