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13. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre cinquième. Le peuple. — Chapitre II. Principale cause de la misère : l’impôt. »

Cela fait un peuple mi-parti d’insolvables et de riches honteux qui font les pauvres, crainte de surcharge. […] De fausses déclarations, des baux simulés, des traitements trop favorables accordés à presque tous les riches propriétaires, avaient entraîné des inégalités et des erreurs infinies… La vérification de 4 902 paroisses a démontré que le produit des deux vingtièmes, qui est de 54 millions, devrait monter à 81. » Tel domaine seigneurial qui, d’après son revenu avéré, devrait payer 2 400 livres, n’en paye que 1 216. […] Non seulement, dans le corps des contribuables, les privilégiés sont dégrevés au détriment des taillables, mais encore, dans le corps des taillables, les riches sont soulagés au détriment des pauvres, en sorte que la plus grosse part du fardeau finit par retomber sur la classe la plus indigente et la plus laborieuse, sur le petit propriétaire qui cultive son propre champ, sur le simple artisan qui n’a que ses outils et ses mains, et, en général, sur le villageois  D’abord, en fait d’impôts, nombre de villes sont abonnées ou franches. […] À Nevers et à Moulins723, « tous les gens riches trouvent moyen de se soustraire à la collecte par différentes commissions ou par le crédit qu’ils ont auprès des élus, de sorte qu’on prendrait pour de vrais mendiants les collecteurs de Nevers de cette année et de l’année précédente ; il n’y a point de petits villages dont les collecteurs ne soient plus solvables, puisqu’on y prend des métayers ». […] Pourquoi donc est-ce que ce sont les riches qui payent le moins et les pauvres qui payent le plus ?

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