Victor Hugo, qui a toujours le coup de vent lyrique dans les cheveux, même quand il écrit en prose, nous dit, dans deux mots napoléoniens de préface, que « ce sont là les réalités et les fantômes vagues, riants ou funèbres que peut contenir une conscience, revenus, rayon à rayon, soupir à soupir et mêlés dans la même nuée sombre. » Cette conscience, qui se divise en deux tomes, porte deux noms différents : « Autrefois », — « Aujourd’hui ». […] reviennent envahir l’esprit éperdu et perdu du poète. […] Victor Hugo et ses Contemplations, et voici qu’il faut y revenir encore ! […] Éclectisme de rimes préparées, provision de remplissages pour boucher les trous, chevilles qu’on a sous la main et qui reviennent avec une monotonie hébétante, lambeaux de pourpre masquant les lacunes, torrent fangeux d’épithètes, tels sont les moyens et les ressources de ce poète qui fabrique à froid et par dehors tous ses vers. […] Or, à quoi imputer ce changement, cette rénovation, cette résurrection, cette touche plus forte revenue à un génie poétique dont nous avions désespéré ?