Tu n’as donc pas quitté ce port de ton bonheur ; Ce soleil du matin qui réjouit ton cœur, Comme un arbre au rocher fixé par sa racine, Te retrouve toujours sur la même colline ; Nul adieu n’attrista le seuil de ta maison, Jamais, jamais tes yeux n’ont changé d’horizon, L’arbre de ton aïeul, l’arbre qui t’a vu naître N’a jamais reverdi sans ombrager son maître ; Jamais le voyageur en voyant du chemin Ta demeure fermée aux rayons du matin, Trouvant l’herbe grandie, ou le sentier plus rude, N’a demandé, surpris de cette solitude, Sur quels bords étrangers, dans quels lointains séjours Le vent de l’inconstance avait poussé tes jours. […] Le troisième était un jeune homme de Lyon, compagnon égaré, puis retrouvé, d’étude, nommé Auguste Bernard. […] Là s’asseyaient Hugo ; Alexandre Dumas, égal à tout ce qu’il tente ; Balzac, trop peu apprécié pendant qu’il vivait, et qui cachait, comme le premier Brutus, son génie à peine soupçonné sous un gros rire d’enfant ; Eugène Sue ; Jules Janin, après Diderot le seul critique lyrique, mais mille fois plus sensé, plus poète et plus improvisateur que Diderot ; Ponsard, qui retrouvait le neuf dans l’antique ; Théophile Gautier, Cabarrus, Morpurgo, le charmant d’Orsay, dont les grâces d’esprit surpassaient celles de la figure, et qui employait toute une vie à demander grâce pour un jour de jeunesse ; moi-même, enfin, silencieux au bruit de ces esprits entrechoqués dans de doux entretiens. […] XXXVI Tout s’écroula, et je retrouvai, en revenant à Paris quelques mois après, M.