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1243. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre XI, les Suppliantes. »

Les Éginètes ne purent l’en détacher, et ils n’osèrent le tuer dans cette attitude ; mais ils tranchèrent ces mains convulsives qui restèrent crispées et cramponnées aux anneaux, et ils égorgèrent l’homme tout auprès. […] vous êtes des enfants, il n’y a pas de vieillards parmi vous ; vous êtes tous jeunes d’esprit. » Cette momie vivante ne croyait pas si bien dire : la Grèce naquit et elle resta jeune ; et c’est cette jeunesse qui lui donna la Beauté, qui versa sur ses œuvres la fleur de la vie, et lui fit cueillir légèrement les prémices de toutes les moissons, le laurier-rose de toutes les victoires. […] Avant de se retirer, le Héraut s’écrie : — « Alors tu sauras que c’est la guerre ; la force et la victoire resteront aux hommes. » — C’est avec le sourire bachique d’un initié aux Mystères joyeux de la vigne que Pélasgos répond à ce buveur de cervoise : — « Vous trouverez des hommes dans Argos, et qui ne boivent pas de vin d’orge. » Ainsi sauvées pour la seconde fois, les Danaïdes s’acheminent vers la ville hospitalière, en chantant une ode de bénédiction.

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