La lassitude est à son comble, chacun ne pense qu’à passer en repos le reste de ses jours. […] Il faut lire en entier sa lettre en réponse à cet envoyé, qui ne lui en sut aucun mauvais gré ; elle est toute à l’adresse de cette incurable et intolérante émigration : Rien au reste, disait en terminant Mallet, ne m’est plus indifférent que ces commérages. […] Il ne reste d’autre bien que l’indépendance, il faut s’en servir à se soulager. » Je n’analyserai pas l’avant-propos et l’introduction, qui mériteraient d’être lus en entier. […] Cette épidémie de constitutions politiques, « qui succéda alors en France et en Europe aux pantins et aux aérostats » (deux modes du jour), date de lui : Pas un commis-marchand formé par la lecture de l’Héloïse, dit Mallet du Pan, point de maître d’école ayant traduit dix pages de Tite-Live, point d’artiste ayant feuilleté Rollin, pas un bel esprit devenu publiciste en apprenant par cœur les logogriphes du Contrat social, qui ne fasse aujourd’hui une constitution… Cependant la société s’écroule durant la recherche de cette pierre philosophale de la politique spéculative ; elle reste en cendres au fond du creuset.