C’est de La Mort du loup : Seul le silence est grand, tout le reste est faiblesse ; c’est de La Maison du berger : J’aime la majesté des souffrances humaines ; c’est de La Bouteille à la mer : Le vrai Dieu, le Dieu fort est le Dieu des idées ; que se sont comme envolés tous les vers de lui qui chantent dans nos mémoires. […] 3º Les Œuvres. — Puisque nous avons négligé l’homme politique pour ne retenir dans cet article que l’historien, nous ne parlerons pas ici des Écrits politiques de Tocqueville : Rapports, Discours, ou Souvenirs [publiés en 1893]. — Sa Démocratie a paru en 1835-1840 ; — son Ancien Régime et la Révolution en 1856 ; — et le reste de son œuvre historique ne se compose que de Fragments qui se rapportent à l’un ou l’autre de ses deux ouvrages. […] L’Épopée du Ver ; — Pleurs dans la nuit ; — La Trompette du jugement], le poète trouve alors des images et des accents inconnus ; — il rejoint les Eschyle ou les Isaïe ; — et de son obscurité même se fait un moyen d’action. — Seulement, c’est là que l’on voit la vérité de la parole célèbre que : — « du sublime au ridicule il n’y a qu’un pas » ; — et ce pas, Hugo le franchit dans Le Pape ; — L’Âne ; — Religions et Religion ; 1878-1880 ; autant d’œuvres illisibles ; — qui n’ont même plus pour elles cette obscurité sous laquelle on cherchait un sens ; — qui ne nous procurent plus seulement la sensation de l’énorme ou du gigantesque ; — mais celle du vide ; — et dont l’unique originalité, si c’en est une, est d’être « frénétiquement banales ». — On en verra la raison tout à l’heure ; — et quand on aura vu d’abord combien la banalité de quelques-unes des idées d’Hugo a contribué à sa popularité. — Il faut d’ailleurs faire attention que ce qu’il y a de successif dans ces trois manières, — ne l’est que relativement ; — et que, s’il se retrouve jusque dans L’Âne des restes du poète des Orientales, — il y avait déjà, dans l’auteur des Feuilles d’automne, — des commencements de celui de Religions et Religion.