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1080. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre IV. La philosophie et l’histoire. Carlyle. »

C’est cette frénésie destructive, ce soulèvement de puissances intérieures, inconnues, ce déchaînement d’une férocité, d’un enthousiasme et d’une imagination désordonnés et irréfrénables, qui a paru chez eux à la Renaissance et à la Réforme, et dont un reste subsiste aujourd’hui dans Carlyle. […] La noire marée de l’oubli a englouti le reste ; les millions de pensées et d’actions de tant de millions d’êtres ont disparu, et nulle puissance ne les fera de nouveau surgir à la lumière. […] Et le mouvement continue, tant qu’il reste quelque chose à inventer. […] À ses yeux, les deux n’en font qu’un ; le sens moral est le promoteur et le guide de la philosophie. « Est-ce qu’il n’y a pas de Dieu, ou tout au plus un Dieu en voyage, oisif, qui reste assis depuis le premier sabbat à la porte de son univers et le regarde aller ? […] Il nous faut un nouveau Luther. « Car, dit-il dans son livre du Tailleur, l’Église est l’habit, le tissu spirituel et intérieur, qui administre la vie et la chaude circulation à tout le reste ; sans lui, le cadavre, et jusqu’à la poussière de la société, finiraient par s’évaporer et s’anéantir.

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