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237. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1886 » pp. 101-162

Quelque temps après, sur le nom de Xavier Aubryet prononcé par quelqu’un, il reprend : « La dernière fois que j’ai donné le bras à Aubryet, lorsqu’il n’était plus qu’une agitation nerveuse, semblable au mouvement du doigt d’un homme qui joue autour de la gâchette du pistolet, avec lequel il va se brûler la cervelle, la dernière fois que je lui ai donné le bras, j’ai eu l’impression de donner le bras à un homme, dont une chemise calcaire tomberait du dos, et dont tous les membres se remueraient dans l’appareil de plâtre, dont on entoure un membre cassé. » Lundi 8 mars Je vais voir, cet après-midi, ce pauvre Robert Caze. […] Jamais il n’avait été plus heureux que dans ce temps, tout misérable qu’il était… D’abord, reprend-il, il n’avait pas un moment douté de son succès futur, non qu’il eût une idée bien définie de ce qui lui arriverait, mais il était convaincu qu’il réussirait, ajoutant que c’était assez difficile à exprimer ce sentiment de confiance, que par pudeur vis-à-vis de nous, il définit ainsi « que s’il n’avait pas foi dans son œuvre, il avait confiance dans son effort ». […] Son rôle joué, il veut reprendre son paquet de vêtements, mais au lieu de sa jolie blouse, il ne trouve qu’un paquet de loques infectes. […] Mardi 9 novembre On reprend aujourd’hui la scène entre le frère et la sœur du second acte, et de une heure et demie à cinq heures Porel fait mettre Cerny, plus de trente fois à genoux, pour la forcer à attraper le mouvement de s’agenouiller aux pieds de son frère, et de le faire virevolter sur lui-même, en le saisissant par les revers de sa redingote. […] Il se montre charmant, caressant, parle de l’intention qu’il a de reprendre, dans le courant de l’année, Henriette Maréchal.

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