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663. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre IV. Le Séminaire d’Issy (1881) »

L’intelligente et facile princesse, envers qui il ne convient pas d’être plus sévère que ne le fut celui qui eut le droit de l’être le plus, s’y entoura de tous les beaux esprits du temps, et le Petit Olympe d’Issy de Michel Bouteroue 13 est le tableau de cette cour, à laquelle ne manqua ni la gaieté ni l’esprit : Je veux d’un excellent ouvrage, Dedans un portrait racourcy, Représenter le païsage Du petit Olympe d’Issy, Pourveu que la grande princesse, La perle et fleur de l’univers, A qui cest ouvrage s’addresse Veuille favoriser mes vers. […] Je ne vois jamais une vieille maison française de Seine-et-Oise ou de Seine-et Marne, avec son jardin aux palissades taillées, sans que mon imagination me représente les livres austères qu’on a lus jadis sous ces allées. […] Jusqu’en 1865, je ne me suis figuré l’île de Chio que par ces trois mots de Fénelon : « l’île de Chio, fortunée patrie d’Homère. » Ces trois mots, harmonieux et rythmés, me semblaient une peinture accomplie et, bien qu’Homère ne soit pas né à Chio, que peut-être il ne soit né nulle part, ils me représentaient mieux la belle (et maintenant si malheureuse) île grecque que tous les entassements de petits traits matériels. […] Un écrit, qui représente mes idées philosophiques de cette époque, mon essai sur l’Origine du Langage, publié pour la première fois la Liberté de penser (septembre et décembre 1848), marque bien la manière dont je concevais le tableau actuel de la nature vivante comme le résultat et le témoignage d’un développement historique très ancien.

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