Le premier âge de l’esprit humain, qu’on se représente trop souvent comme celui de la simplicité, était celui de la complexité et de la confusion. […] Je la regrette ; mais je n’injurie pas pour cela les siècles dévoués à l’œuvre pénible de l’analyse, lesquels, tout inférieurs qu’ils sont par certaines faces, représentent après tout un progrès nécessaire de l’esprit humain. […] Soit une masse de chanvre homogène, que l’on tire en cordelles distinctes ; la masse représentera le syncrétisme où coexistent confusément tous les instincts ; les cordelles représenteront l’analyse. […] La France représente éminemment la période analytique, révolutionnaire, profane, irréligieuse de l’humanité, et c’est à cause de son impuissance même en religion qu’elle se rattache avec cette indifférence sceptique aux formules du passé.