Fauriel (car c’est de lui qu’il s’agit) nous représente le xviiie siècle devenant naturellement le xixe , le devenant avec énergie, avec simplicité, avec originalité. […] Nous pensons seulement que la vérité consacrée par le pouvoir doit avoir moins d’ennemis que la vérité de pure spéculation ; car, pour un assez grand nombre d’hommes, l’autorité des faits représente suffisamment celle de la raison. […] Lorsqu’on a connu les hommes dans la seconde moitié seulement de leur vie, déjà un peu vieux et tout à fait savants de renom, enveloppés de cette seconde écorce qu’on ne perce plus, on a peine à se les représenter tels qu’ils furent une fois, eux aussi, pendant les saisons de jeunesse et de grâce. […] Il représente chez nous le dernier anneau d’une étude dont le Voyage d’Anacharsis forme le premier chaînon ; le rapprochement seul de ces deux extrêmes en dit assez et peut servir à mesurer le chemin de la critique. […] Fauriel à rechercher et à représenter ces époques morcelées, confuses, haletantes, telles qu’elles furent au vrai ; il les rend avec leurs inconvénients, sans faire grâce d’aucun.