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420. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Le maréchal Marmont, duc de Raguse. — II. (Suite.) » pp. 23-46

Il sortit de Paris le 31 mars au matin, ayant reçu un choc électrique dans un autre sens que sa religion militaire. […] Il y avait cette magie du nom de Napoléon enflammant la masse et les rangs inférieurs de l’armée, et restant pour elle synonyme de France ; enfin, pour répéter un mot que je viens d’employer et qui dit tout, il y avait une religion. De l’autre côté, il y avait des intérêts civils, patriotiques aussi, mais surtout positifs, des idées longtemps étouffées et qui voulaient renaître ; idées en travail, intérêts en souffrance, lassitude profonde et besoin de paix, chez quelques-uns d’anciens sentiments qui se réveillaient, c’était tout un ensemble d’opinion déjà puissante et mal définie ; mais surtout, à ces premiers jours de 1814, et en face d’une religion militaire qui épuisait ses derniers miracles, il y avait une raison. […] Lainé, et comme type de la religion et de la fidélité militaire, le général Drouot. […] Placé entre une religion et une raison, il les comprit, il les balança, il essaya de les concilier.

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