La religion wagnérienne elle-même a perdu ses premiers adorateurs mystiques. […] On ne fait ni de l’art ni de la critique au nom de la Religion et de la Morale. […] Bossuet, Massillon, Bourdaloue, ont mis leur talent au service de la religion. […] Dans son discours de réception à l’Académie française, Massillon eut le courage de l’avouer : « La chaire, dit-il, semblait disputer ou de bouffonnerie avec le théâtre ou de sécheresse avec l’école ; et le prédicateur croyait avoir rempli le ministère le plus sérieux de la religion, quand il avait déshonoré la majesté de la parole sainte, en y mêlant ou des termes barbares qu’on n’entendait pas, ou des plaisanteries qu’on n’aurait pas dû entendre. » Au dix-huitième siècle, d’Alembert signalait le mauvais style académique, « ce langage poétique chargé de métaphores et d’antithèses et qu’on pourrait appeler avec bien plus de raisons le style de la chaire. […] Il faudrait avoir le courage de le remplacer par une simple allocution familière, prise dans les choses de la religion ou l’expérience de la vie.