De là cette formule de la Préface générale : « Si la pensée, ou la passion qui comprend la pensée et le sentiment, est l’élément social, il est aussi l’élément destructeur de la société. » De là cette conclusion qui suit immédiatement la phrase que l’on vient de lire : « La pensée, principe des maux ou des biens, ne peut être préparée, domptée, dirigée que par la religion, et l’unique religion possible est le Christianisme. » Comme on le voit, Balzac est catholique — car il déclare aussi que le catholicisme est la forme supérieure du christianisme. […] Il n’admet pas seulement, comme Taine, que la religion est bienfaisante, il estime qu’elle est la vérité profonde, essentielle, et qu’elle constitue le grand principe explicateur du réel. « J’écris » proclame-t-il « à la lueur de deux vérités éternelles, la religion et la monarchie, deux nécessités que les événements contemporains proclament et vers lesquelles tout écrivain de bon sens doit essayer de ramener notre pays. » IV Telle est la doctrine qui anime d’un bout à l’autre la Comédie humaine. […] Après la Conférence de l’après-midi, il restait une heure ou deux à commenter le sujet traité, répondant à toute question sur les problèmes de religion, de littérature, de morale, qui préoccupaient ses auditrices. […] Il n’était en aucune manière un orateur, et j’imagine que l’éloquence lui répugnait comme un artifice peu conciliable avec cette vérité stricte dont il gardait la religion. […] Une de ses expressions favorites était la coexistence nécessaire de l’oratoire et du laboratoire, ou pour parler sans images, de cette Science à laquelle il avait voué son effort et de la Religion, à laquelle il restait attaché par une foi aussi complète que celle de son grand ami, l’admirable cardinal de Cabrières.