Classique de tempérament, en religion aussi bien qu’en politique et en art, il avait horreur du romantisme. […] Les voltairiens sont morts, et les bons esprits peuvent recommencer à lire Voltaire sans avoir la grotesque vision de cet homme ennemi de la poésie et des religions, liberâtre et déiste, solennel et riant jaune, qui de 1725 à 1730 faisait la guerre aux jésuites, aux préjugés, défendait la Charte et respectait les mœurs en caressant sa bonne. […] Or partout où le commandement devient une tâche quotidienne comme dans le monde commercial et industriel, il se produit quelque chose d’analogue à la race, mais il manque toujours le grand art de l’obéissance qui chez les autres est un héritage d’un état de choses féodal et que n’autorise plus le climat de notre civilisation. » Des droits sans devoirs, un orgueil bas devant les hommes, nullement atténué par cette modestie humaine que produit la religion ou la simple conscience du monde, Nietzsche a bien vu les plaies de la société moderne, mais il ne se doutait pas qu’il allait les agrandir.