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509. (1902) L’observation médicale chez les écrivains naturalistes « Chapitre II »

Sa maladresse n’avait rien de bien grave, mais l’on nous regardait et je lui dis avec un peu d’impatience : “Mon ami, fais donc attention, nous ne pourrons plus aller nulle part”. […] Je le regarde, je lui vois un air étrange, avec des larmes et de l’effroi dans les yeux. […] Laissez-moi croire que le bon Flaubert préféra ce mode si simple, mais rare, de guérison, parce qu’il avait horreur de la trachéotomie. »19 Il en coûte donc à l’artiste de sortir brusquement des spectacles expurgés de la rue ou de la maison, pour scruter sans délais des nudités douloureuses, écouter des plaintes voilées, rauques ou lointains, flairer des relents de cadavre, se pénétrer enfin de tout ce cortège lamentable et mesquin de la souffrance vulgaire ; toutes choses auprès desquelles, avons-nous dit, le professionnel ne peut rester indifférent que parce qu’il les regarde mais ne les voit pas 20.

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