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532. (1848) Études sur la littérature française au XIXe siècle. Tome III. Sainte-Beuve, Edgar Quinet, Michelet, etc.

) Voilà, Monsieur, ce que j’écris dans le Semeur, et je crois que vous verrez du premier regard, qu’il était bien difficile de ne pas écrire à la suite de mes témoignages de sympathie… Ces lignes d’ailleurs ne paraîtront que dans une douzaine de jours. […] Il faut se prêter, se livrer à la donnée première du christianisme ; il faut abonder dans le sens du christianisme, en appliquer la mesure à toutes choses et à soi-même, emprunter de lui un nouveau regard pour tout voir, une nouvelle âme pour tout sentir, une nouvelle langue pour tout dire. […] Après cela, on pourra, reposé et rafraîchi, tourner de nouveau ses regards sur ce livre vertigineux, le considérer, le relire, au moins dans sa mémoire, avec un certain sang-froid, et peut-être en rendre une espèce de compte à ceux qui ne l’ont pas lu encore. […] Vos noces seront aux cieux. » C’est ainsi qu’il répond à celles qui viennent de dire : « Oui, rien qu’un regard du bien-aimé, et point de ciel, s’il le faut ! […] De cette hauteur seulement le regard embrasse toute la morale et toutes ses applications ; à mesure, au contraire, qu’on descend de cette cime, l’horizon se rétrécit et le regard est borné ; jusqu’à ce que, le point de vue finissant par être pris dans le fond de l’égoïsme, l’œil se trouve au-dessous de l’horizon et du sol, et ne voit plus rien.

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