Il est curieux de lire les deux petits romans en regard l’un de l’autre, quand on s’est une fois bien rendu compte, sous la différence des mœurs et des costumes, de l’identité du sujet. […] Ceux qui vivent ensemble n’ont besoin de rien exprimer ; ils sentent en même temps ; ils échangent des regards, ils se serrent la main en marchant ; ils connaissent seuls une jouissance délicieuse, la douce langueur des lendemains ; ils se reposent des transports de l’amour dans l’abandon de l’amitié. […] Lorsque Gilbert s’avise d’aimer Emmeline, il est longtemps avant de s’enhardir jusqu’à s’avouer à lui-même son amour : Éloigné d’elle, un regard, un sourire, quelque beauté secrète entrevue, que sais-je ?