Il nous est aisé aujourd’hui de séparer le dix-septième siècle en deux moitiés distinctes, et d’y reconnaître deux époques littéraires différentes. […] Il voulait bien se reconnaître peu propre à la poésie amoureuse, pourvu que cet aveu tournât contre ceux qui s’y livraient sans génie. […] Il est juste d’y reconnaître l’influence de Descartes, le père de l’art de penser, qui n’est que l’art de choisir, parmi ses pensées, celles qui ont la marque du vrai, reconnue par la raison ; mais il fut glorieux pour Boileau d’introduire dans la poésie l’esprit du Discours de la méthode. […] Il se bornait à leur montrer ces mots magiques ; prenant à témoin son siècle, qui peu à peu s’y reconnaissait lui-même, et se retournait contre ce qu’il avait aimé. […] C’est ce qui m’explique pourquoi tous les esprits excellents en tous genres dans notre pays sont d’accord sur Boileau, et comment chaque art y reconnaît en quelque sorte sa règle et sa morale.