/ 2524
471. (1761) Apologie de l’étude

Il est vrai que dans ce triste et effrayant tableau, où l’on tracerait avec les couleurs de l’éloquence les malheurs essuyés par les gens de lettres, il faudrait bien se garder, pour ne pas manquer son but, d’y opposer les marques d’honneur, de considération et d’estime que les talents ont reçus tant de fois. […] Or, de ces besoins imaginaires, souvent plus impérieux que les besoins naturels, le plus universel et le plus pressant est celui de dominer sur les autres, soit par la dépendance ou ils sont de nous, soit par les lumières qu’ils en reçoivent. […] Las de m’ennuyer des pensées des autres, j’ai voulu leur donner les miennes ; mais je puis me flatter de leur avoir rendu tout l’ennui que j’avais reçu d’eux.

/ 2524