Cette dame, qui a de l’esprit, reçoit avec beaucoup de modestie les marques de bassesse qu’on lui donne. […] On décréta, sans demander à l’entendre, « qu’il perdrait sa place dans le conseil, qu’il serait condamné à 10000 livres d’amende, et qu’on lui écrirait une lettre dure par laquelle on lui ferait savoir que ce n’était qu’en faveur des services de ses ancêtres qu’on ne pousserait pas plus loin la punition. » Besenval eut le bon esprit de recevoir cet arrêt de condamnation, non en gentilhomme de Versailles, mais en homme resté de son pays et en sujet soumis aux lois. […] Demandez donc à de telles âmes qui, dès la tendre jeunesse, ont logé en elles un si faux idéal, une si misérable forme de bonheur, d’avoir une grande ambition, de se tourmenter pour un noble but, et eussent-elles reçu de la nature des facultés supérieures et fortes, de les tourner vers de généreux emplois. […] Il y fut reçu à merveille par le prince de Condé, un peu plus froidement par le duc de Bourbon : « Pour Mme la duchesse de Bourbon, dit-il, elle conserva avec moi l’air d’ironie qui ne l’avait pas quittée depuis le commencement de cette affaire ; j’y opposai un air d’aisance qu’on prétend qui ne m’est point étranger, et que cette fois je ne cherchai pas à réprimer. […] [1re éd.] et que l’impression qu’on en doit recevoir est d’un genre tout différent.