Le 13 au soir il reçut une lettre du roi tout allègre et engageante, et qui le pressait de venir, en ces termes : Mon ami, je ne pensai jamais mieux voir donner une bataille que ce jourd’hui. […] Au reçu de cette lettre, Rosny fit sonner le boute-selle, monta à cheval avec son monde, et arriva tout juste une heure et demie avant la bataille. […] Rosny enfin fait si bien qu’il arrive au château d’Anet, s’y maintient avec cornette et prisonniers, et y passe la nuit après y avoir reçu les premiers soins pour ses blessures. […] Irrité du refus, il avait de grosses paroles avec le roi, « jusqu’à lui reprocher la longueur de ses services, tant de dépenses faites, de plaies reçues, et de sang épandu ». […] Henri IV lui écrivait d’Amiens, le 15 avril 1596 : Je vous veux bien dire l’état où je me trouve réduit, qui est tel que je suis fort proche des ennemis, et n’ai quasi pas un cheval sur lequel je puisse combattre, ni un harnais complet que je puisse endosser ; mes chemises sont toutes déchirées, mes pourpoints troués au coude ; ma marmite est souvent renversée, et depuis deux jours je dîne et soupe chez les uns et les autres, mes pourvoyeurs disant n’avoir plus moyen de rien fournir pour ma table, d’autant qu’il y a plus de six mois qu’ils n’ont reçu d’argent.