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1084. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « La Grande Mademoiselle. » pp. 503-525

Ayant vu à Fontainebleau une cérémonie dans laquelle on dégrada deux chevaliers de l’Ordre (le duc d’Elbeuf et le marquis de La Vieuville), elle en demanda la raison : on lui dit que c’était à cause qu’ils avaient suivi le parti de Monsieur. […] Son père se défiait d’elle et de sa raison : « Cette chevalerie serait bien ridicule, disait-il le jour où elle partit, si le bon sens de Mmes de Fiesque et de Frontenac ne la soutenait. » C’étaient les deux dames qui accompagnaient Mademoiselle, et qu’on appela, moitié courtoisie et moitié raillerie, ses maréchales de camp. […] Un astrologue lui en avait prédit le matin du départ, et elle ne doutait pas qu’il n’eût raison. […] « Le roi a toujours été et est encore ma première passion, M. de Lauzun la seconde », disait Mademoiselle ; et M. de Lauzun, de son côté, ne se flattait d’avoir plu en définitive à Mademoiselle et de l’avoir touchée, qu’en raison du respect et de la véritable tendresse qu’il avait pour la personne du roi. […] Pourtant, par des raisons qui sont demeurées obscures, mais qui tenaient à cette grande affaire, il fut arrêté environ un an après (25 novembre 1671), et enfermé au château de Pignerol.

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