Que vous n’ayez pas faim, ce n’est pas une raison ; je ne tiens pas à vous faire manger, mais à causer avec vous sans être dérangée, et à ces heures-là je suis libre. […] J’ai peur de votre admiration, parce qu’on dit que c’est chez vous une disposition généreuse de l’âme ; mais la raison reprend, dit-on, ses droits un peu plus tard. […] Vous avez raison d’aimer mieux les choses complètement réelles : moi, j’aime mieux les fantastiques ; mais je sais que j’ai tort ; aussi n’en ferai-je que peu, de temps en temps et pour m’amuser. […] La même raison m’empêche de changer la manière générale du conte ; pour cela, il faudrait le recommencer, et il n’en vaut d’ailleurs pas la peine. […] — Les souvenirs, en général, me sont chose si chère et si douloureuse que je n’aime pas à y insister à moins qu’on ne m’y oblige. — Mais à ceux qui m’interrogent sur ce que je pense à mon tour de l’auteur des éloquents Mémoires, je réponds : Vous la connaissez par là comme par tant d’autres endroits de ses écrits, mais vous ne la connaissez encore qu’à demi : il y a des parties plus profondes, plus vives, qu’elle a raison, du moins maintenant, de ne pas dire, et seulement d’indiquer : si on savait tout d’elle, je ne parle pas de l’admiration, mais l’estime pour sa nature et la sympathie même augmenteraient.