Le roi résiste d’abord à l’idée de duel, toujours par des raisons d’État, et aussi parce qu’après les services rendus il ne veut plus voir dans Rodrigue rien de coupable : « Les Maures, eu fuyant, ont emporté son crime. » Vers admirable qui dit tout, qui rachète bien des choses un peu trop paternes et débonnaires. […] » Mais c’est en vain qu’elle cherche à l’émouvoir sur cette rivalité si inégale : Rodrigue n’a pas regimbé sous l’aiguillon, l’ironie glisse sur lui et ne prend pas ; il s’obstine dans son idée de se laisser punir et immoler : il veut qu’on lui donne une autre et une meilleure raison de vivre que celle-là. Chimène alors trouve de nouvelles raisons et cherche à côté, en continuant de presser en lui ce ressort d’honneur. […] On l’a remarqué avec raison pour le Don Juan : il fallait qu’il passât par l’imitation de Molière pour que Mozart ensuite le mît en musique et qu’il devînt le type universel qu’on sait. […] On ne se cotise pas pour sentir une flamme ; on ne plaide pas la passion devant la raison.