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406. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLIe entretien. Molière et Shakespeare »

III Victor Hugo, après une consciencieuse et pénible étude, raconte ainsi la statistique de ces tréteaux. […] Le roi d’Écosse, le vertueux Duncan, passe sur la bruyère ; les combattants le rejoignent en armes et lui racontent les exploits de Macbeth et de Banquo, ses deux généraux, qui ont vaincu le roi de Norwége et les troupes insurgées de son propre pays, dirigées par le thane de Cawdor. […] ces tressaillements, ces soubresauts, symptômes qui ne devraient accompagner qu’une crainte fondée, feraient à merveille dans le récit d’une histoire qu’une femme raconte au coin du feu, d’après l’autorité de sa grand’mère. — C’est une vraie honte ! […] Le malheur qui date d’une heure fait siffler celui qui le raconte : chaque minute en enfante un nouveau. […] Finis, finis, court flambeau : la vie n’est qu’une ombre ambulante ; elle ressemble à un comédien qui se pavane et s’agite sur le théâtre tant que dure son heure ; après quoi il n’en est plus question ; c’est un conte raconté par un niais avec beaucoup de bruit et de chaleur, et qui ne signifie rien.

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