Que dirait-on d’un homme qui, rentrant chez lui tout en désordre, poursuivi par des brigands, s’amuserait à raconter à sa femme, dans le style le plus épique et le plus fleuri, tous les détails les plus minutieux de cette cruelle aventure1 ? […] Écoutons-le raconter comment il devint amoureux de la Chinoise Idamé. […] On raconte une autre historiette, assez heureusement imaginée dans le temps où l’on voulait absolument que la comédie fût un sermon, et les comédiens des missionnaires. […] Voltaire nous raconte donc que la maréchale de Noailles, étant au chevet de madame de Gondrin, l’une de ses filles qui était en danger de mort, s’écria dans un transport de douleur : Mon Dieu, rendez-la-moi, et prenez tous mes autres enfants ! […] Il leur serait difficile de nier cette haine après l’aveu naïf que Voltaire en a fait en mille endroits de sa correspondance, et spécialement dans cette petite anecdote qu’il raconte joyeusement.