Au milieu de ces peintures est un buste en marbre d’une élégante femme, portant des armoiries à la ceinture… Bressant entre, commence par refuser le rôle, nous dit que les autres rôles sont superbes et mettent le sien au second plan, qu’il y a longtemps qu’il n’a joué, qu’il veut créer quelque chose, et que notre rôle ne lui semble qu’un rôle de confident. […] Comme nous lui parlions de la mystérieuse cristallisation du rôle d’un auteur dans la personne d’un acteur, il nous confesse le composer d’abord avec la pensée de l’auteur, en y entrant entièrement, — c’est pour cela qu’il ne crée jamais sûrement un rôle dans une pièce d’auteur mort, car pour lui, avec l’auteur, le rôle meurt. — Il faut qu’il entende l’auteur lire et expliquer le rôle dans son mouvement à lui. […] Maintenant qu’on a décidé Got à prendre le rôle de Bressant, Mme Plessy à remplir un rôle de mère, maintenant qu’il y a eu pour engager les uns et les autres à jouer, plus de démarches, de courses, de diplomatie dépensée que pour un traité de paix, — voici Delaunay — le personnage sur lequel repose toute la pièce — qui refuse son rôle, non qu’il se plaigne que la pièce soit mauvaise ou le rôle déplaisant, au contraire ; mais il le déclare trop jeune pour lui. […] Et comme ils vous semblent longs à entrer dans la peau de votre rôle ! […] Au milieu du tapage hostile de la salle, Bressant dans son rôle du « Monsieur en habit noir », le rôle le plus attrapé de la pièce, est admirable de courage.