. — À quoi les platoniciens répondent : Si ces rapports sont représentés dans l’ensemble des données, ils n’en sont pas dégagés, abstraits et remarqués à part ; or, ils ne sont vraiment perçus que quand ils sont remarqués et extraits ; pour cela, il faut que les parties diverses de l’étendue et de la durée soient dissociées, séparées par l’analyse, puis réunies par une synthèse. — Assurément, répondrons-nous ; mais cette dissociation et cette association ultérieures ne supposent pas un acte de raison pure. […] Condillac et Barrait n’ont vu que le côté passif et, comme nous disions tout à l’heure, statique ; ils n’ont pas vu le côté actif et dynamique, c’est-à-dire la réaction motrice plus ou moins énergique qui répond à l’action successive (ou momentanément simultanée) de deux excitations contraires. […] Nous répondrons, d’abord, que toute sensation n’a pas cette unité, cette homogénéité qu’on lui attribue. […] — Questions ultimes, qui tiennent à la nature même de la conscience, de l’organisation mentale ou cérébrale, et auxquelles nous ne pouvons pas plus répondre qu’à celle-ci : — Comment se fait-il que nous ayons les sensations du bleu, du rouge, de la chaleur, du froid ? […] La conscience traduit selon sa nature propre les choses extérieures, elle leur répond en son langage.