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363. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Le général Jomini. [V] »

C’est ainsi qu’il eut à répondre, dès 1815, au général Sarrazin, « de triste mémoire », lequel, jugeant des autres d’après lui-même, avait supposé que Jomini avait fourni au maréchal Blucher des plans faits pour compromettre l’armée qu’il venait de quitter. […] Il avait dit que « la présence de Jomini au quartier général de Schwartzenberg compliquait et embarrassait tout. » Sous la visière du colonel son frère, on sent que c’est Jomini qui répond. […] Dans ce cas, lui répondis-je, la paix est faite, et nous nous donnâmes la main en signe de réconciliation. […] Je ne crois pas me tromper en disant que l’empereur, dès la déclaration des hostilités, lui avait demandé son plan : Jomini avait répondu que, pour faire un tel plan et savoir jusqu’où l’on pouvait s’engager au-delà du Danube, il fallait savoir où l’on en était avec l’Autriche et la Prusse ; qu’autrement c’était une souricière. L’empereur Nicolas le rassura ; mais la suite répondit peu à cette espérance politique trop confiante.

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