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2397. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre I. La Renaissance païenne. » pp. 239-403

réponds-moi : Où est mon noble frère ?  […] qui prend pitié de ma peine,  — répond par un sourd accent de douleur269. » Pareillement, dans l’amour, c’est l’abattement d’une âme fatiguée qu’il exprime. « Chaque chose ayant vie, le paysan, le bœuf de labour, le rameur à la galère, tous ont quelques heures de répit, tous, excepté lui, qui s’afflige le jour, qui veille la nuit, qui passe des rêveries tristes aux plaintes, des plaintes aux larmes amères, puis des larmes encore aux plaintes douloureuses, et dont la vie s’use ainsi270. » Ce qui apporte aux autres la joie lui apporte la peine […] Là est la « fleur du coucou, qui pousse avant la venue de l’hirondelle, la jacinthe des prés azurée comme des veines de femmes, la fleur du souci qui se couche avec le soleil et se lève avec lui, pleurante304. » « De loin, sur sa porte qui luit, la charmante aube dore toutes les cimes où la nuit vient d’attacher ses perles, et les troupes d’oiseaux, dans la joie du matin, font si bien vibrer leurs voix gazouillantes, que les collines et les vallées répondent et que l’air qui bruit et résonne ne semble plus composé que de sons. […] Les oiseaux joyeux abrités dans le riant ombrage,  — accordaient leurs notes suaves avec le chœur des voix. —  Les angéliques voix tremblantes et tendres — répondaient aux instruments avec une divine douceur. —  Les instruments unissaient leur mélodie argentine — au sourd murmure des eaux tombantes. —  Les eaux tombantes, variant leurs bruissements mesurés,  — tantôt haut, tantôt bas, appelaient la brise ; — et la molle brise murmurante leur répondait à tous bien bas.

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