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698. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [1] Rapport pp. -218

parce qu’on les avait moins lus, parce qu’on avait cessé de les voir sur la scène, ou parce qu’on ne les y avait point vus ; et l’admiration s’accrochait à des souvenirs moins précis, pas contredits par la réalité de l’œuvre même. […] Le Bon Sens, en ce temps, était aussi niais, aussi hostile à toute idée de beauté, de tendresse, et à tout superbe essor, aussi fermeur de toutes les fenêtres sur le lointain des divines chimères que le fut naguère le bas instinct de la réalité. […] Mais, grâce à une clairvoyance particulière, — une clairvoyance d’illuminé, — il démêlait, dans les choses communes, ce que n’y voient point les âmes communes ; il emportait la réalité dans sa pensée pour l’y sublimiser. […] Et, nul poète, avec plus de ferveur que Silvestre, ni dans plus d’éblouissantes clartés d’apothéose, n’a gravi l’échelle où d’échelon en échelon la réalité s’érige en idéal. […] Des amitiés peu nombreuses, un amour, — un seul amour, — le tiraient vers la réalité actuelle, l’y voulaient intéresser.

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