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395. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Émile Zola »

Zola, indifférent maintenant, je l’ai dit plus haut, à tout ce qui n’est pas la description minutieuse, microscopique, implacable, de toutes les réalités quelles qu’elles soient. […] Pour l’être, il aime trop le technique de la réalité. […] Puisque, d’ailleurs, selon les docteurs de cette dépravation littéraire, la réalité, sous toutes ses faces, est le but de l’art, pourquoi le Dégoûtant, qui est une chose aussi réelle que l’Agréable et le Beau, n’aurait-il pas sa place dans l’art et dans la littérature ? […] Ces réalistes, qui s’accroupissent ou se traînent sur le ventre pour ramasser les moindres poussières, trouvent Dieu et l’âme des réalités trop menues pour daigner les voir et s’en occuper ; et ils ne se doutent pas que l’absence de Dieu et de l’âme, dans une œuvre humaine, fait un vide par lequel, quand on en aurait, s’en va le génie, — et même le talent !

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