Hugo le résultat non d’un éloignement volontaire de la réalité, mais d’une impuissance fonctionnelle, un fait significatif le montre : la pauvreté d’idées qu’étale le poète en toutes les pièces où il a tenté de développer quelque idée métaphysique donnée comme originale. […] Ici son imagination, laissée libre par la réalité, profitant des interstices que la science et l’expérience laissent dans le réseau de leurs notions, usant des terreurs héréditaires que les grands spectacles nuisibles ont déposées dans les âmes, pousse ses plus étranges et ses plus luxuriantes végétations. […] Un esprit présentant cette anomalie de ne penser guère qu’en paroles, devra s’exprimer en antithèses et en images, devra simplifier et grossir la réalité, devra parfaitement rendre le mystérieux et le monstrueux, en vertu du mécanisme même de notre langage. […] Si ce poète simplifie la réalité, il la grossit, en vertu de cette même habitude de pensée verbale, qui a façonné son style et ses conceptions.