Ce qui était déformation en 1850 est devenu aujourd’hui le principe d’une règle par quoi nous jugeons des déformations actuelles. […] Tout art est déformateur et toute science est déformatrice, puisque l’art tend à rendre le particulier tellement particulier qu’il devienne incomparable, et puisque la science tend à rendre la règle tellement universelle qu’elle se confonde avec l’absolu. […] Pour qu’il fût permis de considérer comme véritablement déformés certains modes verbaux, il nous faudrait d’abord instituer les règles d’une faculté que nous ne connaissons que par ses résultats. Ne portant que sur les différences, nos règles sont nécessairement caduques ; nous comparons infatigablement l’orange nouvelle au fruit de l’an passé et nous sommes portés à condamner comme incongrue celle qui est encore à moitié verte et qui agace les dents. […] La langue n’a pas encore choisi un son unique pour cette finale ; il serait bien prématuré de poser des règles.