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808. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre V. Seconde partie. Des mœurs et des opinions » pp. 114-142

La question de la liberté de la presse nous offrirait le même désaccord entre les mœurs et les opinions. […] Remarquez bien que, dans cette question surtout, l’existence des femmes, telle qu’elle est en France, telle qu’elle doit y subsister, est encore, en dernier résultat, le plus grand obstacle à la sympathie de l’opinion avec les mœurs. […] Ce que je dis ici n’est point pour accuser la noblesse française ; car, si je voulais approfondir la question, j’aurais trop de choses à expliquer : il faudrait remonter à toutes nos origines, montrer que notre système social fut, dès son berceau, fondé sur des données toutes différentes de celui de l’Angleterre ; énumérer tous les privilèges des provinces et des corporations, qui venaient continuellement tempérer chez nous tous les dédains d’une constitution purement féodale, et en renverser les barrières ; il faudrait enfin en venir à apprécier toutes nos libertés antérieures à la révolution.

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