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387. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) «  Œuvres de Chapelle et de Bachaumont  » pp. 36-55

En 1656, c’est-à-dire dix ans avant que Boileau publiât ses premières satires, et trois ans avant Les Précieuses ridicules de Molière, on était dans la pleine littérature des Scudéry, des Sarasin, des Pellisson, Scarron, Chapelain, Gilles Boileau, Ménage, et de tous ces beaux esprits dont le goût n’était pas également sain et pur. […] Les anciens ont commencé par observer et par peindre directement la pure nature. […] Il y a pourtant dans ce morceau de Bertin des endroits qui décèlent le poète :         Et peut-être par intervalle Un vers pur et facile étincelle en mes jeux. […] Ils ont l’œil si clairvoyant qu’ils aperçoivent le faible de toutes les idées et de tous les styles, aucun prestige ne les éblouit, aucune renommée ne les abuse ; leur goût est un crible qui ne laisse passer que le pur froment ; c’est une de ces balances d’une sensibilité infinie qui ne pèsent que l’or.

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