Ils inventèrent pour la France ce qui n’avait jamais été inventé avant eux en diplomatie, l’alliance avec les petites puissances, c’est-à-dire l’alliance de la force avec la faiblesse, l’alliance de la grandeur avec la petitesse, l’alliance de quarante millions d’hommes avec des puissances de trois ou quatre cent mille sujets, l’alliance d’un budget d’un milliard avec des indigents et des nécessiteux qui ont à peine de quoi solder la sentinelle veillant à leur porte ; alliance qui compromet sans cesse les grands États dans la cause des petits, sans que les petits États aient d’autres secours à porter aux grands que leur faiblesse et leur insignifiance ; alliance qui donne pour ennemis éventuels à la France l’Angleterre, la Russie, la Prusse, l’Autriche, et qui lui donne pour amis Bade ou Turin ! […] Demandez-lui si elle reconnaît le principe des nationalités sur ce rocher moitié arabe, moitié italien et tout catholique de Malte, où elle règne à la portée de ses canons sur la Méditerranée, et où elle a usurpé des ports tout creusés par des puissances catholiques, pour en faire des ports et des arsenaux protestants plus anglais que Portsmouth. […] Une telle situation de l’Autriche dans la distribution géographique des puissances n’avait donc plus rien de menaçant en Europe, soit pour l’équilibre, soit contre nous. […] Il y a beaucoup de morts, beaucoup de cadavres de puissances dans tout cela ; nous vous en parlerons bientôt à leur place, mais nous vous parlons d’abord des vivants. « Voici d’abord l’Angleterre, la plus bornée par l’espace insulaire de son domaine, la plus répandue, et on pourrait dire la plus universelle de toutes les puissances politiques (à l’exception de la Chine) qui ont jamais occupée une part du globe.