Les dieux du polythéisme, à peu près égaux en puissance, partageaient les mêmes haines et les mêmes amours. […] Un autre trait distinctif de nos êtres surnaturels, surtout chez les puissances infernales, c’est l’attribution d’un caractère. […] On doit sentir dans ces orages une puissance, forte seulement pour détruire ; on y doit trouver cette incohérence, ce désordre, cette sorte d’énergie du mal, qui a quelque chose de disproportionné et de gigantesque, comme le chaos dont elle tire son origine. […] La magie des anciens différait en ceci de la nôtre, qu’elle s’opérait par les seules vertus des plantes et des philtres, tandis que parmi nous elle découle d’une puissance surnaturelle, quelquefois bonne, mais presque toujours méchante.