Barnave, prévenu de l’affront fait à sa femme, survint et l’emmena en disant : « Je sors par ordre du gouverneur. » Tout le public, toute la bourgeoisie ressentit l’injure faite aux Barnave et le leur témoigna hautement. […] La vie publique de Barnave est connue, et ce n’est pas sur la suite des travaux et des actes mémorables qui la composent que nous avons ici à insister. […] À un autre endroit, il convient plus explicitement d’avoir dévié de sa ligne, lorsque, redevenant assidu aux séances publiques de l’Assemblée, d’où ses travaux dans les Comités l’avaient quelque temps éloigné, il s’aperçut que sa popularité avait notablement baissé, et que les attaques du dehors avaient agi. Ce genre de disgrâce, tout nouveau pour lui, le trouva singulièrement vulnérable : « Cette époque de ma vie publique est la seule, nous avoue-t-il, où je n’aie pas été parfaitement moi-même ; une faute m’entraînait dans une autre. » Et il les énumère. Nous recommandons la lecture de ces pages à ceux qui entrent loyalement dans la carrière publique, et qui ne veulent ni flatter l’idole de l’opinion régnante, ni (ce qui est un autre travers) se faire un rôle de la braver.