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1430. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre cinquième. Le peuple. — Chapitre II. Principale cause de la misère : l’impôt. »

En Bourgogne699, toutes les dépenses de la maréchaussée, des haras et des fêtes publiques, toutes les sommes affectées aux cours de chimie, botanique, anatomie et accouchements, à l’encouragement des arts, à l’abonnement des droits du sceau, à l’affranchissement des ports de lettres, aux gratifications des chefs et subalternes du commandement, aux appointements des officiers des états, au secrétariat du ministre, aux frais de perception et même aux aumônes, bref 1 800 000 livres dépensées en services publics, sont à la charge du Tiers ; les deux premiers ordres n’en payent pas un sou. […] Notez de plus qu’une infinité de places et de fonctions, sans conférer la noblesse, exemptent leur titulaire de la taille personnelle et réduisent sa capitation au quarantième de son revenu : d’abord toutes les fonctions publiques, administratives ou judiciaires, ensuite tous les emplois dans la gabelle, dans les traites, dans les domaines, dans les postes, dans les aides et dans les régies714. « Il est peu de paroisses, écrit un intendant, où il n’existe de ces employés, et l’on en voit dans plusieurs jusqu’à deux ou trois715. » Un maître de poste est exempt de taille pour tous ses biens et facultés, et même pour ses fermes jusqu’à concurrence de cent arpents. […] À Angers, indépendamment des jetons et de la bougie qui consomment le fonds annuel de 2 127 livres, les deniers publics se dissipent et s’emploient au gré des officiers municipaux en dépenses clandestines ».

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