Mademoiselle, personne d’imagination, de fantaisie et d’humeur, mais de peu de jugement, réalisa beaucoup de ce type en elle : elle y ajouta tout ce qui était propre aux préjuges de sa race et aux superstitions de sa naissance. […] Dans un temps où Richelieu dominait et « où la tyrannie régnait si hautement, même sur les personnes royales », elle garda en elle le culte intact et la haute idolâtrie de sa propre race. […] Lorsque la Fronde éclata, et que le bon sens que renfermait chaque tête fut mis à la plus rude épreuve dans cette brusque tempête civile, Mademoiselle était déjà connue par des impétuosités et des fantaisies d’humeur qui traversaient et surmontaient parfois ses propres sentiments, au point de nuire à sa considération même et à sa fortune. […] Elle faisait semblant de le consulter sur des mariages qu’on lui proposait, espérant toujours qu’il se déclarerait et qu’il lui fournirait occasion de lui répondre par son propre aveu. […] Les modernes éditeurs (Petitot, Michaud) avaient négligé de consulter ce manuscrit, et l’on continuait de réimprimer les anciennes éditions où le texte avait été retouché, et où il y avait des inexactitudes de noms propres et quelques omissions.