L’esprit de la France était très troublé, très peu propre par conséquent à jeter un regard d’ensemble et surtout un regard impartial sur la Révolution française, très peu propre aussi à porter un jugement sain et définitif sur les hommes qui avaient été, en bien ou en mal, les grands acteurs de cette révolution. […] De telles histoires, pamphlets de la démocratie ou pamphlets de l’aristocratie, n’étaient propres qu’à éterniser la guerre civile des esprits entre les enfants d’un même peuple. […] Je ne voulais pas par honneur m’y affilier ; je voulais lui garder mes rancunes décentes de royaliste tombé avec les regrets de 1830 ; l’attitude me semblait obligée, le nom d’apostat du malheur m’eût déshonoré à mes propres yeux. […] Un parlement séditieux, ameuté contre lui par ses propres ministres, lui portait les défis les plus insolents et les coups les plus mortels. […] « Messieurs, dit-il, j’avoue que j’ai été ému jusqu’au renversement de mes propres pensées par les raisons toutes neuves et, selon moi, toutes-puissantes, que M. de Lamartine vient de nous faire apparaître.