/ 2637
844. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxive Entretien. Réminiscence littéraire. Œuvres de Clotilde de Surville »

M. de Surville était, nous disait M. de Davayé, un très-bel homme, jeune encore, d’une taille haute et imposante, d’une physionomie profonde, d’une expression de figure réservée et douce ; on ne lui parlait qu’avec déférence comme à quelqu’un qui porte le respect devant lui. […] Combien que boutions touz au dauphin de fiance, Tant est profond gouffre de nos revers, Qu’eust mesme de Salmon fortune et sapience, Pour le combler, n’a trop de vingt hyvers. […] Exprez veist on saillir un Calabrois jeune homme : N’en paindray les beaultés : non, tel ne se monstra Gaston le Béarnois, que Phœbus on surnomme, Bel Adon, quand Vénus aux champs le rencontra, Ny Pâris, apposant d’icelle aux pieds la pomme : N’avoit, comme consorts, l’œil joyeulx ne serain ; Triste, sembloit luctant contre angoisse profonde, Tant qu’eust fors attendry cœur de rosche ou d’arhain. […] Des fleuves, tes esgaulx, coulent en assurance Parmy des champs flouris, des plaines et des bois : Toy, qu’un gouffre profond absorbe à ta nayssance, Mille obstacles divers combattent ta puissance : Tu triomphes de tous.

/ 2637