Il n’est en effet rien qui approche de la Divinité. » Ne diriez-vous pas, à ce langage, qu’une nouvelle poésie, méditative et profonde, semblable au regard mélancolique du solitaire penché sur l’abîme, sortait des obscurités mêmes de la foi chrétienne ? […] » Il y a dans la gravité laborieuse de ces vers, dans ces distinctions subtiles peut-être, qui sont comme les degrés d’une réflexion plus profonde, il y a dans ce travail de méditation un accent vrai d’enthousiasme, une ardeur et une souffrance de foi qui persuade. […] Ce reste des blessures du siècle le suivra, le tourmentera dans la retraite, soit cette retraite passagère et troublée qu’il se faisait parfois au milieu des splendeurs de sa métropole, soit cette solitude profonde et sans retour où il ensevelit ses dernières années. […] Partout la pensée semble subtile, les distinctions presque insaisissables ; et pourtant le sentiment est vrai, l’émotion, intime et profonde : le philosophe naguère attaché à la terre, y souhaitant, y croyant trouver encore la gloire et la paix, n’aspire plus qu’aux béatitudes éternelles. […] Tu es roi ; je t’offre l’or : la myrrhe conviendra pour ta tombe. — Ta présence a purifié la terre, et les flots de la mer, et les routes où passa le démon, les plaines liquides de l’air et les profonds abîmes de la terre.