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30. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Victor Hugo — Victor Hugo en 1831 »

En 1809, après bien des épreuves et des fuites hasardées, il revint frapper à la porte de Mme Hugo ; mais cette fois la retraite était profonde, l’asile était sûr, et il y demeura. […] On sent quelle impression profonde et amère durent jeter dans l’âme ardente du jeune enfant de l’Empire, et les discours du mécontent, et le supplice de la victime : cela le préparait dès lors à son royalisme de 1814. […] Ce qui domine dans ce dernier et remarquable jugement, c’est un cri de surprise, un étonnement profond qu’un tel poëte s’élève, qu’un tel livre paraisse, un grain de sévérité littéraire et puriste, un sourire de pitié au siècle qui se dispose sans doute à railler le noble inconnu. […] Les nombreux articles de critique dans lesquels il juge les ouvrages et drames nouveaux respirent une conscience profonde, et accusent un retour pénétrant sur lui-même, un souci comme effaré de l’avenir. […] Victor avait cessé de le voir depuis quelques années, à cause de la profonde division de leurs sentiments politiques.

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